La présidente de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA) et présidente de Businessafrica, Saida Neghza, a appelé jeudi à Mombasa (Kenya), à la mise en place d’une plate-forme africaine qui diffusera l’information économique qui concerne les pays du continent.
Maghrebfacts | APS
Intervenant à l’occasion de la tenue de la conférence annuelle des employeurs organisé par la Fédération des employeurs du Kenya (FKE), en collaboration avec la Confédération des employeurs de Businessafrica du 3 au 4 mars en cours, Mme Neghza a souligné le « devoir » qui incombe aux opérateurs économiques du secteur privé africain de « multiplier les échanges entre eux, notamment en matière d’information économique, de formation, de visites sur terrain, et d’échanges d’expertise et de savoir-faire ».
Elle demandera à ce titre, au Secrétariat général de Businessafrica « de mettre en place une plate-forme qui diffusera l’information économique intéressant notre continent », tout en appelant les organisations membres « d’alimenter cette plate-forme et de la consulter », indique un communiqué de la CGEA.
Mme Neghza a, en outre, mis l’accent sur l' »importance » du marché de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) et les ressources « considérables » dont elle dispose qui permettrait, selon elle, à l’Afrique « de mieux négocier et à des meilleures conditions face à l’Europe, la Chine et les Etats–Unis d’Amérique ».
La présidente de la CGEA a, également, mis l’accent, lors de son discours, sur l' »intérêt » que revêt pour les entreprises disposant des ressources financières suffisantes de « créer des passerelles » avec les universités et les grandes écoles supérieures », considérant les étudiants capables de trouver des solutions « innovantes » qui boosteront les performances et le développement des entreprises.
Elle a cité, à ce titre, l’expérience algérienne ayant permis aux entreprises participantes au programme mené par la CGEA « de disposer d’une ressource humaine qualifiée, prête à l’emploi, et aux jeunes de passer directement de l’université à l’entreprise et aux universités de disposer de ressources financières, pour la conduite pratique des recherches », a-t-elle précisé.
Mme Neghza a, par ailleurs, mis en avant le rôle de la femme et sa place dans l’économie en Afrique, estimant qu’elle a toujours été un soutien « précieux » au côté de l’homme grâce à « son savoir-faire ancien en artisanat, en agriculture et en commerce ».
Elle a évoqué, dans ce sens, le Forum international dédié à la femme (FIF 2021) organisé par la CGEA ayant « regroupé plus de 3.000 femmes venues de toutes les régions d’Algérie, d’Afrique et du monde entier » et qui « témoigne de l’intérêt accordé à la femme, à son épanouissement et à son rôle économique au côté de l’homme ».
La présidente de Businessafrica a abordé également la question de l’informel en Afrique qui « fausse la concurrence et présente également un déficit en ressources financières qui échappent à l’Etat ».
Pour y remédier, Mme Neghza préconisera la mise en place d’une stratégie globale incluant une large campagne d’information, des formations courtes et flexibles pour les opérateurs du secteur informel, en plus de la simplification des procédures d’enregistrement pour l’officialisation de ces entreprises, mais aussi une mise à niveau graduelle et une fiscalité adaptée.
A noter que cette conférence ayant pour thème: « Adaptation à l’évolution du marché du travail » vise à mettre en évidence les changements survenus sur le marché du travail et à discuter de la manière dont les employeurs et les autres acteurs du marché du travail peuvent s’acclimater à la reprise, à la croissance et à la durabilité aux niveaux local, régional et continental, a expliqué le communiqué de la CGEA.
La conférence a abordé différents volets, notamment les stratégies de réactivité des entreprises face à l’évolution du marché du travail, les opportunités commerciales dans l’accord de la Zlecaf et le rôle des organisations d’employeurs, ainsi que le renforcement de la performance de l’industrie et le soutien de l’égalité des sexes et l’avancement des femmes dans un marché du travail en mutation, ajoute la même source.