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La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Birbock, a déclaré que l’implication militaire européenne au Mali devrait être réévaluée, la « junte militaire » au pouvoir ayant expulsé l’ambassadeur de France. Ces déclarations interviennent à peine une semaine après le retrait des troupes danoises qui participaient à l’opération « Takouba » conduite par la France. Dos au mur et face à l’intransigeance des autorités maliennes, cette dernière s’est donnée deux semaines pour trancher sur l’avenir de sa présence militaire dans ce pays.
« Compte tenu des actions récentes du gouvernement malien, nous devons nous demander si les conditions du succès de notre présence militaire conjointe sont réunies. Notre participation n’est pas une fin en soi », a déclaré Annalena Birbock.
Dans une interview au « Süddeutsche Zeitung« , le ministre allemand a ajouté : « Nous sommes en étroite coordination avec nos partenaires internationaux et européens, notamment la France, sur la manière de poursuivre notre engagement sur le terrain ».
Elle a indiqué que des « questions de fond » seront abordées avec le gouvernement malien dans les prochains jours.
Les commentaires de Birbock interviennent après la montée en puissance des tensions ces dernières semaines entre le Mali et la France, l’ancienne puissance coloniale du Sahel.
En réponse, Paris a annoncé qu’il souhaitait discuter dans les deux semaines à venir de l’avenir de la présence militaire européenne dans ce pays, avec ses alliés européens.
Cependant, la ministre allemande, dont l’armée de son pays participe au Mali à deux missions, a indiqué que cette présence « a des objectifs à long terme, pour assurer la sécurité des individus et la stabilité et le développement du pays ».
On s’attend à ce que le parlement allemand décide en mai prochain si l’armée allemande continuera ou emboiter le pas aux forces danoise. .
La Bundeswehr (Les forces armée allemandes) est actuellement impliquée avec plus de 300 soldats dans la mission de formation de l’Union européenne EUTM et avec plus de 1 100 soldats dans la mission des Nations unies MINUSMA. En mai, le Bundestag (le parlement) doit décider de l’avenir de la participation aux deux missions.
Le « Sudddeusche Zeitung » a estimé que les soldats allemand sont exposés à de graves dangers par leur participation dans les forces européennes dans le sud et les forces onusiennes de la « MINUSMA » au Nord indiquant qu’il y a quelques semaines à peine, un transporteur logistique a percuté une mine dans la région de Bandiagara. Sept casques bleus ont trouvé la mort.