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Alors que la révolte prend de l’empleur au Maroc, le MAkhzen continue de brader l’avenir des générations futures

Le Makhzen continue à immerger sournoisement et résolument le Maroc vers les abysses d’un surendettement fatal au bien-être et l’indépendance des générations futures du peuple marocain. Malgré la repression les mouvements de protestation prennent de l’empleur sur tout royaume.Les manifestations à Casablanca, Fès, Meknès, Agadir et Safi ont été plus particulièrement impressionnantes

Maghrebfacts | APS-Anadolu


Forgées à la déshonorante et aventureuse quête de financement extérieur sans se soucier du retour du bâton sur le peuple et sa descendance, les autorités du Maroc viennent encore une fois de se voir attribuer une nouvelle ligne de crédit du Fonds monétaire international (FMI).

Motivé par le qualificatif fourre-tout « Ligne de crédit modulable (LCM) », le Conseil d’administration du FMI a approuvé, lundi, d’après le communiqué de l’institution financière, un accord de deux ans en faveur du Maroc avec un montant fixé à « environ 5 milliards de dollars » -à retenir la « précision » du texte d’un Fonds international réputé pour sa rigueur mathématique-.

En guise de rappel, le document du FMI note que le Maroc a bénéficié auprès de lui, de 2012 à 2020, de quatre accords successifs au titre de la Ligne de précaution de liquidité (LPL), d’un montant « d’environ 3 milliards de dollars chacune ».

Ces rallonges financières, loin de prouver la bonne santé et la solvabilité de l’économie marocaine comme veut le faire croire le Makhzen, dénote d’une défaillance structurelle et d’une politique de fuite en avant qui risque de brader le très peu qui reste de souverain dans cette monarchie.

Et entre septembre et février derniers, le royaume avait déjà contracté des prêts de six banques différentes, à raison d’un emprunt mensuellement, pour un total de près d’un (1) milliard de dollars.

Au début du mois de mars dernier, lorsque le FMI avait annoncé que le royaume avait sollicité auprès de lui la LCM de 5 milliards de dollars, l’économiste Nadjib Akesbi avait fait remarquer que « l’essentiel de ce nouvel endettement, soit à hauteur de 85%, ne va servir que la dette accumulée jusqu’à présent ».

Le Maroc est « condamné à rester empêtré dans le piège de la dette », avait-il dit, relevant que pour sortir de cet engrenage, « il faut atteindre un niveau d’autosuffisance fiscale compatible avec les besoins de financement du pays ».

Dans un récent rapport sur la dette extérieure, la Banque Mondiale (BM), l’autre institution financière de poids mondial, relevait que la dette extérieure du Maroc a atteint un niveau inquiétant avec plus de 65,41 milliards de dollars à fin 2021, faisant de lui le 5e pays africain le plus endetté du continent.

Une économie marocaine « vulnérable »

Dans son dernier rapport de suivi de la situation économique du Maroc, la BM a relevé que la croissance réelle du PIB du Maroc a chuté à 1,2% en 2022, tandis que le déficit de la balance courante a augmenté de 2,3 à 4,1% du PIB, et l’inflation annuelle a atteint un pic de 8,3% à la fin de 2022, « son plus haut niveau depuis trente ans dans ce pays », ont fait remarquer les experts.

En outre, un reportage publié par le média français « Libération » reprenant une étude menée par le Haut-Commissariat au Plan, l’institution marocaine chargée de la production statistique, révèle que pas moins de 3,2 millions de personnes supplémentaires ont basculé dans la  pauvreté ou dans la vulnérabilité au Maroc.

Des statistiques qui feraient dresser les cheveux sur la tête aux économistes souverainistes!

Même la Directrice générale adjointe du FMI et présidente par intérim de son Conseil d’administration, Antoinette Sayeh, à l’issue des délibérations sur le Maroc, a avoué que l’économie du royaume « reste vulnérable à une détérioration de l’environnement économique et financier mondial, à une volatilité accrue des prix des matières premières et à des sécheresses récurrentes ».

Et comme tout responsable d’un établissement financier qui se respecte et qui vise toujours à assurer un retour sur investissement même si le client doit y perdre un bras, elle a précisé qu' »à l’avenir, les autorités marocaines restent déterminées à reconstituer des marges de manœuvre de politique économique, à apporter une réponse globale aux nouveaux chocs et à poursuivre la mise en œuvre de vastes réformes structurelles nécessaires pour rendre la croissance économique plus forte, plus résiliente et plus inclusive ».

Ce qui, en clair et dans pareil cas, signifie que le Makhzen devra brader ses propriétés et serrer encore davantage la ceinture à ses ouailles déjà complètement décharnées par la cherté de la vie et les difficiles fin de mois.

Thomas Piketty, économiste français et professeur à l’Ecole d’économie de Paris, disait cette citation désormais célèbre : « L’endettement public est un moyen pour les générations présentes de faire payer les générations futures ».

Aujourd’hui plus que jamais, le Makhzen brade l’avenir du Maroc et des Marocains pour plusieurs générations

Les marocains érodent la barrière de la peur et investissent la rue

Selon le correspondant de l’Agence turque Anadolu, des centaines de marcains ont manifesté dans plusieurs villes, contre la flambée des prix des denrées alimentaires et des services de base.

Des activistes ont organisé samedi soir une manifestation dans la ville de Rabat, à l’appel du Front National Marocain (non gouvernemental), au cours de laquelle les participants ont manifesté leur « ras-le-bol » contre la cherté de la vie.

Les mouvements de protestations ont eu lieu à Casablanca, Fès et Meknès (nord), Agadir et Safi (ouest).

Selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, les manifestants ont appelé les autorités à adopter de nouvelles mesures pour freiner la hausse des prix des matières premières et du carburant.

Face au silence des autorités du Makhzen, les manifestants ont, également, brandi des banderoles exigeant l’amélioration du pouvoir d’achat des citoyens et rejetant les prix élevés.

En février dernier, le Premier ministre marocain Aziz Akhannouch avait déclaré que les mesures prises par le gouvernement pour assurer un approvisionnement normal des marchés pourraient stabiliser les prix des denrées alimentaires dans les semaines à venir.

La Banque centrale du Maroc a tenté en vain, de freiner la forte inflation en relevant le taux d’intérêt, au mois de mars dernier de, 50 points de base à 3 %, contre 2,5 %. Le taux d’inflation annuel au Maroc s’est accéléré à 10,1% en février dernier, contre 8,9% en janvier précédent.

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