Par | Ahmed Zakaria
Pendant 21 jours, ces prétendants iront à la rencontre directe des électeurs à travers des meetings et des interventions médiatiques, tant nationales que de proximité.
Dans un contexte national, international et régional en effervescence, la campagne électorale pour l’élection présidentielle anticipée du 7 septembre en Algérie suscite un enthousiasme palpable, tant sur le plan interne qu’extérieur, en raison des enjeux et des impacts qui en découlent.
Les électeurs algériens, de plus en plus exigeants, attendent des réponses concrètes aux défis qui les préoccupent au quotidien. La question de l’emploi, de la sécurité sociale et de la lutte contre la corruption figurent parmi leurs priorités. Ils sont également très attentifs à la politique étrangère, scrutant chaque position que le pays adopte sur des questions internationales, notamment la Palestine, le Sahara Occidental et l’intégration africaine.
Chaque candidat doit donc prouver qu’il possède non seulement une vision globale pour chaque décision touchant au front intérieur, mais également un programme concret et efficace visant à améliorer le quotidien des citoyens et à consolider la place du pays sur l’échiquier international.
Le FFS et le MSP bénéficient d’une solide assise sociale et d’une expérience indiscutable lors des rendez-vous électoraux. Ces atouts leur offrent une opportunité précieuse de renouer des liens authentiques avec les Algériens, qui, lors du soulèvement pacifique de 2019, connu sous le nom de « Hirak« , ont clairement exprimé leur aspiration à un changement radical, touchant toutes les structures sociales, partisanes et institutionnelles. Les résultats des récentes élections législatives, ayant accordé une majorité écrasante aux candidats indépendants, illustrent parfaitement cette tendance populaire vers une nouvelle dynamique politique.
Ainsi, ces dernières années ont constitué une période cruciale pour ces partis, leur permettant de renforcer leurs relations avec leurs bases et d’évaluer l’impact des réformes entreprises par le président en exercice. Cela leur a permis d’affiner et d’adapter leurs programmes en prévision des prochaines échéances électorales.
Par ailleurs, Tebboune se distingue non seulement par son bilan positif, mais également par sa capacité de communication. Fort des réalisations tangibles dans les domaines social, économique et diplomatique, il a su établir, en un temps record, la confiance des Algériens envers leurs institutions. Sa popularité, fruit d’un engagement envers le peuple, se sont manifestés à travers des rendez-vous réguliers pour rendre compte de ses actions. Tout cela lui confère un atout indéniable dans cette élection.
L’abstention, cet ogre qui hante les urnes…
En outre, la question cruciale concerne la dynamique de la participation électorale. Alors que l’Algérie a connu des taux d’abstention significatifs lors des dernières élections, la mobilisation des électeurs sera déterminante pour le futur président afin de consolider sa légitimité. Les stratégies déployées par les candidats, notamment à travers des campagnes de proximité, visent à établir un lien direct avec les électeurs. En se rendant sur le terrain et en organisant des événements dans des lieux symboliques, ils cherchent à redynamiser l’engagement civique. Le défi est de taille : il ne s’agit pas seulement de convaincre, mais aussi de restaurer la confiance dans le processus électoral.
Abdelali Hassani Chérif, candidat du MSP, a choisi de démarrer sa campagne à Alger, où il a mené une activité de proximité sur la célèbre « Place des Martyrs », un lieu emblématique au cœur de la capitale. Pour sa part, Youcef Aouchiche entame son parcours électoral par une rencontre de proximité à Alger, suivie d’un meeting populaire à Tipaza, à 50 km à l’ouest de la capitale.
Tous les candidats bénéficient d’un accès équitable aux médias audiovisuels, garantissant ainsi une visibilité similaire pour chacun. La répartition des créneaux horaires alloués aux interventions sur les chaînes publiques permet une expression directe et équilibrée des différentes plateformes politiques.
Enfin, l’Autorité indépendante des élections (ANIE) a révélé, après une révision minutieuse des listes électorales, que le corps électoral compte 24 351 551 inscrits, dont 23 486 061 électeurs résidant en Algérie et 865 490 à l’étranger. Ce chiffre témoigne de l’importance de cette échéance, où chaque voix comptera dans la détermination du futur président.
Cette élection ne se limite pas à un simple choix entre candidats, mais représente un moment crucial pour l’avenir politique de l’Algérie. Les résultats de cette présidentielle anticipée pourraient redéfinir le paysage politique du pays et influencer son avenir et celui des la région qui constitue sa profondeur stratégique.