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Algérie: C’est quoi une transition ? Une boîte de pandore ?

Par : Ahmed Halfaoui  Ancien cadre supérieur du secteur public, consultant freelance en etudes socio-économiques et chroniqueur de presse. 

 

La transition est, littéralement, un état intermédiaire entre deux états. En politique, elle correspond à une remise à plat de toutes les données, pour permettre le passage d’un système de pouvoir à un autre. En principe, c’est le produit immédiat d’une révolution ou d’un coup d’Etat qui, nécessairement, doit solder les comptes de l’ordre déchu et préparer, simultanément, l’avènement de l’ordre nouveau.

La chose n’est jamais instituée sans une crise grave, telle une explosion sociale de grande ampleur qui rend impossible le retour à la stabilité sans une refondation du contrat social.

Une véritable interrogation s’impose d’emblée, elle concerne la légitimité de ceux qui seront investis du droit de décider durant la transition.

En Tunisie ou en Egypte, deux exemples récents, ont eu lieu des périodes de transition. Dans les deux cas, ce sont des révoltes populaires d’envergure qui ont contraint les forces armées des deux pays à destituer Zine El Abidine Ben Ali et Hosni Moubarak et à organiser des élections censées apporter le changement.

Les Frères musulmans égyptiens n’ayant pas pu mener, jusqu’au bout, celle qu’ils devaient réaliser, c’est en Tunisie surtout que ce qu’on appelle « transition » a le plus fonctionné. En Tunisie, les autorités de la transition, ont été élues, sous forme de députés du peuple.Peu importe la faible mobilisation du corps électoral et le fort taux d’abstention. Elles n’ont pas été désignées par les militaires.

De ce fait, même si les caciques de l’ancien régime ont repris le pouvoir, une certaine légitimité a été à la base de l’investiture de la nouvelle direction du pays. Nous sommes donc loin des schémas proposés, en Algérie, et encore plus loin si nous prenons en considération le poids social des demandeurs.

Ainsi, peut-on sérieusement solliciter de se voir remettre les rênes de la nation, quand on ne représente que soi-même ou un groupe d’intérêt occulte, tout en se réclamant des libertés publiques et de la démocratie ?

Ceci en partant du principe de l’illégitimité déclarée des gouvernants déchus. Il serait plutôt attendu que l’objectif recherché soit une élection sans fraude. Ce n’est pas le débat en cours. Certainement, alors, que c’est parce que cet objectif est très risqué, du fait de la probabilité la plus forte qu’il faut disposer d’un ancrage populaire et non pas de la seule et large complicité médiatique. D’où le refus de structuration du mouvement populaire.

Ce qui est la réalité des choses est exprimé par cette dramatique absence de projets clairs et transparents et le caractère lapidaire et surenchéri des discours dominants. Malgré l’engagement et la sincérité des masses.

A-H

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