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Algérie: 20e vendredi les manifestants se réapproprient la fête de l’indépendance

Par: Nasma Adil

Le 20e vendredi consécutif coïncide en effet, avec le 57 ème anniversaire de l’indépendance du pays, une occasion pour réitérer les revendications principales du « Hirak », notamment le « changement radical du système » et prévenir toute «tentative de détourner l’élan populaire».

C’est comme une impression, les algériens ont pour la première fois savouré la fête de l’indépendance dans l’intimité. Une première fois sans les protocoles des usurpateurs qui, durant des décennies, n’ont fait que prolonger un système digne de celui de l’indigénat. Sous un soleil de plomb, tout le pays était dehors drapeaux à la main, sans office ni officiels ou encore les modérateurs de paroles.

Le centre du pays, la mobilisation des citoyens a été « plus forte » que les vendredis précédents, notamment dans les villes de Tizi-Ouzou, Bouira, Béjaia, Médéa, Boumerdes, Tipasa, Blida, Chlef et Ain Defla.

Les manifestants ont sillonné les principales artères des villes, entonnant l’hymne national, des chants patriotiques et des chansons engagées, et en scandant les traditionnels slogans du Hirak pour « un changement du système de gouvernance et le départ de tous ses représentants », pour « une Algérie libre et démocratique ».

Les couleurs des deux emblèmes national et culturel amazigh, surplombaient les manifestants qui chantaient des chants appelant aux  »jugement des responsables impliqués dans des affaires de corruption et de détournement de deniers publics »« la libération des détenus d’opinion », et ont exprimé leur attachement à l’unité nationale.

Des Manifestants n’ont pas manqué l’occasion pour mettre en garde contre les «manœuvres» qui visent à récupérer le Hirak accusant certains mouvement d’opposition d’être «eux même le produit des officines du système mafieux» : «vous  dégagez tous », scande-t-on. Alors, que d’autres dénonçaient «les attaques en règle, sur les chaines offshore, contre l’institution militaire»  

Dans les wilayas de Blida, Médéa et Tizi-Ouzou, un hommage a été également rendu aux martyrs et moudjahidine qui ont libéré le pays du joug colonial français.

Dans l’est du pays, ils étaient des dizaines de milliers de citoyens à sortir pour exiger « le respect de la volonté du peuple », scandant : « le peuple est source de tout pouvoir », « rupture immédiate et totale avec le système » et « partez tous ».

A Mila et Oum El Bouaghi, sur les banderoles des marcheurs, on pouvait notamment lire : « Nous poursuivons notre mouvement jusqu’à l’édification d’un Etat de compétences », « Pour une période de transition menée par des personnes intègres« .

A Annaba, les centaines de citoyens qui se sont rassemblés ont brandi plusieurs portraits des martyrs de la Guerre de libération et une banderole sur laquelle était écrit, « Nous vous restons fidèles ».

Dans la capitale des Aurès, à Batna, les quelques milliers de marcheurs qui ont bravé la canicule, enveloppés dans l’emblème national, ont sillonné le centre-ville entonnant des chants patriotiques, et exigeant le départ de la « Iissaba (mafia ndlr) » et revendiquant « un Etat civil ». Les mêmes revendications ont été réitérées par les manifestants à Skikda.

A M’sila, les manifestations ont été distinguées par un appel au respect des symboles de la Révolution. « Non au dénigrement des symboles de la Révolution », scandait la foule.

Dans l’ouest du pays, les mêmes slogans ont été affichés par les marcheurs dans les artères principales des villes d’Oran, Mostaghanem, Naama et autres.

Sur les banderoles, on pouvait constater les revendications pour « davantage de liberté d’expression », « l’institution d’un Etat de droit », et pour « l’unité nationale« .

Les manifestants ont également exprimé leur détermination à poursuivre leur mouvement jusqu’à la satisfaction des revendications du Hirak, dont « la garantie de conditions optimales pour organiser les élections présidentielles en toute transparence », appelant  et à « la poursuite de la lutte contre la corruption ».

Dans les régions du Sud, de petits groupes de manifestants se sont rassemblés après la prière du vendredi à Ouargla et à Laghouat pour appeler au changement politique.

Une trentaine de manifestants ont marché à travers les principales artères de la ville d’Ouargla, et une vingtaine d’autres se sont regroupés à la place de la résistance à Laghouat avant de se disperser, dissuadés par la chaleur caniculaire qui sévit dans la région.

Dans d’autres wilayas du Sud, les manifestations étaient attendues après la prière d’El-Asr, en fin d’après-midi, à l’exemple de Tindouf et Ghardaia.

A noter que ces marches se sont déroulées dans le calme au milieu de dispositifs sécuritaires déployés à différents points sensibles des villes afin d’éviter tout éventuel dérapage.

 

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