La présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Mirjana Spoljaric Egger, a affirmé la nécessité de réaffirmer l’importance d’un cadre de protection solide pour les conflits armés. Elle a souligné que ce cadre devrait être fondé sur le principe de protection de la vie plutôt que de justification de la mort.
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Par | Hiba Nawel
GENEVE | Dans un discours émouvant à l’occasion du 75e anniversaire des Conventions de Genève, Mme Mirjana Spolijaric Egger, a souligné avec amertume, « le déclin de la conscience humaine » envers les civils à Gaza, soumise à une guerre génocidaire sioniste qui se poursuit depuis le 7 octobre 2023.
« Nous avons lancé des centaines d’appels concernant Gaza, mais nous assistons à un déclin de la conscience humaine, et j’appelle les dirigeants du monde à considérer le droit international humanitaire comme une priorité politique », a-t-elle affirmé.
La présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a mis en lumière l’importance capitale de ces traités, considérés comme les fondements du droit international humanitaire (DIH). Dans son discours, elle a souligné que ces conventions représentent un succès exceptionnel, mais a également exprimé des préoccupations profondes face à leur application actuelle.
Intitulant son intervention « Le droit international humanitaire est mis à rude épreuve. Il est ignoré. Il est sapé pour justifier la violence », Egger a dénoncé la détérioration des normes humanitaires dans un monde où les conflits se multiplient. Elle a rappelé qu’alors qu’il y a 25 ans, l’ancien président du CICR, Cornelio Sommaruga, parlait de 20 conflits actifs, l’organisation en recense aujourd’hui plus de 120, illustrant ainsi l’ampleur croissante des défis auxquels le DIH est confronté.
La présidente a insisté sur l’unicité et l’universalité des Conventions de Genève, qui, grâce à leur résilience impressionnante, interdisent la torture et la violence sexuelle, tout en exigeant un traitement humain des détenus. Ces principes fondamentaux reflètent un consensus mondial sur les limites de la guerre, un consensus qui semble aujourd’hui menacé.
Egger a évoqué la guerre génocidaire d’Israël contre la population Palestinienne et ses violations alarmantes des normes humanitaires, où le caractère sacré des hôpitaux est profané, les ambulances sont attaquées et les écoles perdent leur statut civil. Elle a déploré que l’acheminement de l’aide humanitaire soit entravé par la peur d’abus, et a souligné le nombre tragique de travailleurs humanitaires tués, y compris des membres du CICR et du Croissant-Rouge.
Pour remédier à cette situation critique, la présidente a appelé à une revitalisation de l’engagement envers les Conventions de Genève. Elle a plaidé pour que les États ratifient et respectent les traités de DIH, y compris les protocoles additionnels, et qu’ils s’efforcent de réaliser des améliorations humanitaires concrètes dans les zones touchées par des conflits armés. En outre, elle a souligné l’urgence d’établir un cadre normatif pour l’utilisation des nouvelles technologies de guerre, telles que l’intelligence artificielle et les cyberopérations, afin de garantir qu’elles respectent scrupuleusement le DIH. Egger a souligné que « le droit international humanitaire est le seul moyen de réduire le coût humain des conflits ».
Depuis le début de l’agression sioniste génocidaire contre la bande de Ghaza, le 7 octobre 2023, la situation humanitaire dans le territoire palestinien assiégé reste désastreuse, la quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants ayant été déplacée souffrent de pénuries alimentaires.
Cette agression barbare contre l’enclave palestinienne a fait jusque-là 39.790 martyrs depuis le 7 octobre, en majorité des femmes et des enfants, d’après des données du ministère palestinien de la Santé.
