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Vers les Urnes : Les Défis de la Participation Électorale en Algérie

Demain , samedi 7 septembre, l’Algérie se prépare à vivre sa seconde élection présidentielle dans l’ère post-Hirak, cette insurrection citoyenne pacifique qui a résonné comme un écho dans le monde arabe et en Afrique. Les Algériens, animés par un désir ardent de renouveau, s’apprêtent à la deuxième phase pour tourner définitivement, le dos , à un ancien systèmes qu’ils ont rejeté avec force et colère. La forte affluence de la diaspora aux urnes a constitué un témoignage révélateur de l’engagement citoyen.

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Par | Ahmed Zakaria


Alger | Ces élections anticipées, qu’importe le gagnant, représentent un défi monumental pour le président sortant, Abdelmadjid Tebboune, qui aspire à un second mandat. Ce dernier a dû naviguer à travers une cascade de crises : la pandémie de Covid19, des turbulences économiques et énergétiques, ainsi que des conflits armés dans les régions qui constituent la profondeur stratégique du pays.  Ce rendez-vous électoral est d’une importance capitale pour la plus grande nation d’Afrique, en quête de rétablir sa stabilité politique et économique, tout en tentant de retrouver son statut de pays pivot dans la région. D’ailleurs, c’est l’engagement que partagent vigoureusement les trois candidats, malgré leurs parcours politiques distincts et leurs visions divergentes, ainsi que leurs approches variées pour le réaliser.

Les 24 millions d’électeurs, représentant près de la moitié de la population, dont plus de 40 % ont moins de 25 ans, se montrent non seulement méfiants et exigeants, mais également assoiffés d’informations sur les enjeux mondiaux et leur impact sur leur quotidien.

Cette réalité a façonné une campagne électorale dominée par des promesses économiques, où les chiffres et les comparaisons ont été omniprésents. L’enjeu crucial demeure le taux de participation, qui sera déterminant pour entériner la légitimité des réformes internes et redéfinir les alliances dans un monde en mutation profonde et inattendue.

Trois candidats sont éligibles au titre : le président sortant Abdelmadjid Tebboune, Hassani Chérif, président du Mouvement de la Société pour la Salaire (MSP, islamiste), et Youssef Aouchiche, secrétaire national du Front des forces socialistes (FFS, moderniste de gauche).

Abdelmadjid Tebboune

Fort de son expérience au sein des rouages de l’Administration du pays, Abdelmadjid Tebboune a exercé son premier mandat dans un contexte marqué par un retour manifeste sur les scènes économique et diplomatique de l’Algérie. Il bénéficie d’un soutien significatif de la part de principaux partis algériens, tels que le Front de Libération Nationale (FLN) et le Rassemblement National Démocratique (RND). Sa candidature, portée par le slogan ‘Pour une Algérie triomphante’, représente sa seconde fois consécutive. »

Né le 17 novembre 1945 à Mécheria (wilaya de Naâma), M. Abdelmadjid Tebboune a débuté son parcours scolaire dans la wilaya de Sidi Bel Abbès où sa famille a élu domicile après des intimidations et des persécutions du colonisateur français en raison des discours nationalistes de son père et de son appartenance à l’Association des Oulémas Musulmans Algériens.

Il rejoint, par la suite, l’école libre des imams en 1953 et réussit l’examen du cycle moyen en 1957. Il poursuit ses études au Lycée régional, puis au Lycée Benzerdjeb et obtient son baccalauréat en 1965.

En 1969, il est diplômé de l’Ecole nationale d’administration spécialité Economie-Finances, Abdelmadjid Tebboune débute sa carrière professionnelle dans le chef-lieu de la wilaya de Béchar, alors dénommée Saoura, englobant Béchar, Tindouf et Adrar. Il poursuit son parcours qu’il a commencé comme administrateur, puis chargé de mission, avant d’être promu au poste de Secrétaire général de la wilaya de Djelfa en 1974. En 1976, il est muté dans la wilaya d’Adrar au même poste, puis dans la wilaya de Batna en 1977, avant d’occuper la même fonction dans la wilaya de M’Sila en 1982. Par la suite, il occupe respectivement le poste de wali d’Adrar, de Tiaret et de Tizi Ouzou.

Il est nommé ministre délégué chargé des Collectivités locales en 1991, ministre de la Communication et de la Culture en 1999 puis ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme en 2001.

En 2012, il est à nouveau nommé ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, avant d’occuper, en 2017, le poste de ministre du Commerce par intérim. Le 24 mai 2017, il est nommé Premier ministre. Après ce poste Tebboune a connu une longue traversée du désert après un désaccord avec le pouvoir en place, notamment durant la langue maladie de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika.

Tebboune a marqué son retour après le mouvement insurrectionnel citoyen et pacifique en se présentant, pour la première fois, au poste du premier magistrat du pays. Le 12 décembre 2019 il a été élu président de la République.

Youcef Aouchiche

Youssef Aouchiche, homme politique de 41 ans. Il est le candidat du FFS, le plus ancien parti d’opposition du pays, qui a connu sa gloire avec la figure historique et révolutionnaire feu Hocine Aït Ahmed. Youcef Aouchiche est connu pour son dynamisme et son engagement politique. Il représente la jeunesse démocrate et progressiste. C’est la deuxième fois que ce parti présente un candidat à une élection présidentielle depuis 1999. Il se présente à l’élection présidentielle du 7 septembre avec un programme électoral sous le slogan « Vision pour demain ».

Né le 29 janvier 1983 à Boghni (Tizi-Ouzou), Youcef Aouchiche a poursuivi ses études à l’université d’Alger où il a obtenu une licence en sciences politiques. Très jeune, il s’engage dans le militantisme estudiantin où il a été l’un des responsables du collectif des « Étudiants autonomes » de l’université d’Alger.

Après l’obtention de son diplôme, il exerce en tant que journaliste dans la presse écrite durant la période 2008-2012 et en tant qu’attaché parlementaire durant la période 2012-2017.

En novembre 2017, après avoir conduit avec succès la liste du FFS qui traversait une période difficile après la disparition de son leader spirituel Aït Ahmed, aux élections locales, il est élu au poste de président de l’Assemblée populaire de wilaya (APW) de Tizi-Ouzou et le 5 février 2022, il est élu membre du Conseil de la nation. (Sénat). Youcef Aouchiche a adhéré au FFS à l’âge de 19 ans et depuis, il a exercé plusieurs responsabilités au sein du parti

Le 16 juillet 2020, il est nommé par l’Instance présidentielle du parti comme Premier secrétaire du FFS. Après la décision du FFS de participer à l’élection présidentielle, il a été plébiscité comme candidat du parti lors du congrès extraordinaire tenu le 7 juin 2024.

Hassani Chérif

Candidat MSP, considéré comme l’un des plus grands partis islamistes en Algérie, est également un des plus rodés aux jeux politique dans le pays grâce à la discipline de ces militants et son organisation. Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), M. Abdelaâli Hassani Cherif s’est lancé, pour la première fois, dans la course à l’élection présidentielle du 7 septembre prochain avec un programme sous le slogan « Opportunité« .

Ce rendez-vous constitue un double défi pour se parti qui ne manque pas de souffle pour se régénérer et reprendre sa place sur la scène politique algérienne comme cela été dans les années 90 sous la direction du feu Cheick Abdelhafid Nahanah, l’un des politiciens les plus chevronnés qu’a connu le pays après l’indépendance.

Né le 1er novembre 1966 à Magra, dans la wilaya de M’sila, M. Hassani Cherif est le cinquième président du MSP. Il est titulaire d’un diplôme d’ingénieur d’Etat en génie civil obtenu en 1992 à l’Université Mohamed Boudiaf de M’sila, ainsi que d’une licence en sciences juridiques et administratives, décrochée en 2004 à la même université.

Le candidat a rejoint le mouvement des Scouts dans les années 1980 et milité dans le mouvement estudiantin à l’Université de M’sila entre 1987 et 1992.

Après avoir obtenu ses diplômes, M. Hassani Cherif Abdelaâli a occupé différents postes au sein de la Direction des travaux publics de M’sila (1994 à 2002), et a adhéré, dès son jeune âge, à l’action politique et partisane, en militant au sein des structures locales et de wilaya du MSP.

En 1995, il est nommé membre du bureau de wilaya du MSP à M’sila. De 2002 à 2007, il est élu vice-président de l’Assemblée populaire de wilaya (APW) puis membre à l’Assemblée populaire nationale (APN) de 2007 à 2012. Il a présidé le bureau de wilaya du parti à M’sila durant le mandat 2008-2013, avant de se voir confier les dossiers de l’organisation et de la numérisation au niveau du bureau national du MSP de 2013 à 2023. Son charisme et sa praxis a lui ont valu la confiance des instances de son parti qu’ils ont plébiscité président du mouvement, lors de son huitième congrès.

Des élections sous projecteurs

Selon les observateurs, la campagne électorale de cette année se déroule dans une ambiance notablement calme, contrastant avec les tensions palpables qui avaient marqué celle de 2019. À cette époque, le pays avait dû faire face à une guerre hybride, tant nationale qu’internationale, dont les répercussions continuent d’affecter le quotidien des Algériens. Cependant, cette année, le peuple semble avoir réussi à cerner les contours de cette réalité complexe, témoignant d’une résilience et d’une maturité politique croissantes.

La participation électorale revêt cette année une importance cruciale. Les trois candidats, conscients de cet enjeu, ont lancé un appel vibrant à mobiliser les électeurs. Le taux de participation, qui sera scruté avec attention au soir du 7 septembre, sera comparé aux chiffres de 2019 par des observateurs nationaux et internationaux. Ce scrutin ne sera pas seulement un indicateur de l’engagement citoyen, mais aussi un test décisif pour évaluer si les réformes politiques et économiques mises en œuvre jusqu’à présent parviennent à convaincre les Algériens de la voie choisie pour l’avenir de leur pays.

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